La Beauté du Pur Islam/Le Prophète — Gibran Khalil Gibran Le Prophète — Gibran Khalil Gibran*Comme des gerbes de maïs, il vous recueille vers lui. Il vous bat pour vous rendre dénudés. Il vous tamise pour vous libérer de vos enveloppes. Il vous rectifie à la pureté. Il vous malaxe jusqu’à ce que vous soyez flexible. Et alors, il vous affecte à son feu sacré, afin que vous puissiez devenir le pain sacré pour le régal sacré de Dieu. Toutes ces choses que l’amour vous fera afin que vous puissiez connaître les secrets de votre cœur, et dans cette connaissance vous deviendrez un fragment du Cœur de la Vie. Mais si dans votre crainte vous recherchiez seulement la paix de l’amour et le plaisir de l’amour, alors il est mieux pour vous que vous couvriez votre nudité et passiez hors de l’aire de battage de l’amour, au monde sans saison où vous rirez, mais pas tous vos rires, et pleurerez, mais pas toutes vos larmes… Quand vous aimez vous ne devriez pas dire, “Dieu est dans mon cœur!” mais plutôt, “je suis dans le cœur de Dieu”. Aimez-vous les uns les autres, mais ne faites pas de l’amour un attachement. Donnez vos cœurs, mais sans vouloir qu’il soit exclusif entre-vous. Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles du désir ardent de la vie elle-même. Ils viennent par vous, mais pas de vous. Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas à vous. Vous pouvez loger leurs corps, mais pas leurs âmes. Vous pouvez tâcher d’être comme eux, mais ne cherchez pas à les rendent comme vous. Vous êtes les arcs par lesquels vos enfants en tant que flèches vivantes sont envoyés de l’avant. L’Archer voit la marque sur le chemin de l’infini, et Il vous plie avec Sa force afin que Ses flèches puissent aller rapidement et loin. Laisser votre recourbement dans la main de l’archer être pour la joie; car Il aime de la même façon la flèche qui vole et l’arc qui est stable. … Vous donnez, mais peu quand vous donner de vos possessions. C’est quand vous donnez de vous-même que vous donnez vraiment. Il y a ceux qui donnent avec joie, et cette joie est leur récompense. … Et toute impulsion est aveugle sauf quand il y a la connaissance. Et toute la connaissance est vaine sauf quand il y a action. Et toute action est vide sauf quand il y a amour. Et quand vous faites des actions avec amour vous vous liez à vous-même et les uns les autres, et à Dieu. Comme l’océan est votre moi Divin.*Il reste à jamais immaculé. Tout comme le Soleil est votre moi Divin; Mais le moi Divin ne demeure pas seul en votre être. … Beaucoup en vous est toujours homme, et beaucoup en vous n’est pas encore homme. L’assassiner n’est pas non responsable de son propre meurtre. Si quiconque d’entre vous jugeait une épouse infidèle, jugé également le cœur de son mari dans la balance, et mesuré son âme avec mesures. Et laisser celui qui fouetterait l’offenseur, regarder l’esprit de l’offenser. … Et bien que vous cherchiez dans vos vêtements la liberté de l’intimité, vous pouvez y trouver en eux un harnais et une chaîne. Il vaudrait mieux que vous rencontriez le soleil et le vent avec plus de votre peau et moins de vos apparats. N’oubliez pas que la modestie n’est qu’une protection contre l’œil de l’impur. Et quand l’impur n’est plus, qu’est-ce que la modestie exceptée une chaîne et une fourberie de l’esprit? Et n’oubliez pas que la Terre est enchantée de sentir vos pieds nus et le vent est impatient de jouer avec vos cheveux. … Que dire du vieux serpent qui ne peut pas jeter sa peau, et appelle tous les autres nus et sans scrupule? Et de celui qui vient tôt au festin du mariage, et une fois suralimenté et fatigué fait son chemin en disant que tous les festins sont une violation et que tous ceux qui y participent sont des personnes qui commettent un crime? Et qu’est le Soleil pour eux excepté un émetteur d’ombres? Mais à vous qui marchez faisant face au soleil, quelle image dessinée sur la terre peut vous soutenir? Vous qui voyagez avec le vent, quelle girouette dirige votre cours? … Qui peut dire à l’alouette de ne pas chanter? Et qu’est-ce sinon les fragments de votre propre individualité jetteriez-vous afin de devenir libre? Car le (vrai) Soi est une mer illimitée sans bornes. … S’il est en effet sage, il ne vous offre pas d’entrer dans la maison de la sagesse, mais vous mène plutôt au seuil de votre propre esprit. L’astronome peut vous parler de sa compréhension de l’espace, mais il ne peut pas vous donner sa compréhension. Le musicien peut vous chanter le rythme qui est dans tout l’espace, mais il ne peut pas vous donner l’oreille qui capture le rythme ni la voix qui le produit. Et celui qui est versé en science des nombres peut raconter à propos des régions du poids et de la mesure, mais lui ne peut pas vous conduire là. Car la vision d’un homme ne prête pas ses ailes à un autre homme. Et même si chacun de vous se tient dans la connaissance de Dieu, ainsi chacun de vous doit être seul dans sa connaissance de Dieu et dans sa compréhension de la Terre. Dommage que les cerfs ne peuvent pas enseigner la rapidité aux tortues.
|
| ||||||||
|